Roumania (and others) 2018 tour

Année difficile, l’été approche, envie de rider en Europe avec votre trail, même pas « gros », alors vous pouvez partager avec moi une expérience: une virée en Europe de l’Est et du Sud, 8200km, réalisable en 16 jours en solo. Comptez un peu plus en duo.

Voici le road book, dessiné de façon grossière. Des cartes « quotidiennes » plus précises sont présentées par la suitetrip2018

Pour la moto, toujours la F800GS Adventure, avec ses 4 années d’age, ses 55000km et nombreux voyages. Une paire de Karoo 3 (vraiment parfaits pour les usages bitume, routes défoncées et pistes, même si l’arrière n’aurait pas supporté plus de km, lisse au retour), de menus accessoires Touratech, notamment sacoche guidon et réservoir pour cartes (toujours hostiles au GPS, 12 cartes dans la sacoche, que tu tournes et froisses à chaque pause clopes)

Jour#1: Toulouse – La Grave. 680km

 

Aveyron, Lozère, Allier, pour rejoindre le Vercors et entamer la partie Alpine du voyage. L’occasion de retrouver de belles routes rapides aux grandes courbes sur les hauts plateaux de Lozère, avant de terminer cette première journée face aux premiers glaciers alpins.

Jour#2: La Grave – Sedrun. 520km

 

Journée alpine aux parfums du Alps Tour 2015, en version plus rapide en laissant de nombreux jolis cols sur les côtés. Au programme le Galibier, l’Iseran et petit et grand Saint-Bernard, la vallée chiante du Vallay pour rejoindre le Furkapass et Andermatt, autrement plus intéressants du point de vue pilotage.

Jour#3: Sedrun – Lorenzago di Cadore. 525km

Toujours un peu plus haut dans les Alpes, avec l’Albulapass, Livigno et ses avantageuses détaxes, le lieu de pèlerinage Stelvio, faussement nommé plus haut col d’Europe, et sur lequel vous boufferez du pneu dans la montée avant de cramer des plaquettes dans la descente. Après cette phase de pilotage en montagne, on va s’en mettre plein les yeux dans les Dolomites. Mais bon, à l’origine, ce voyage n’était pas un Alp Tour, alors cap à l’Est.

Jour#5: Lorenzago di Cadore – Ivanic-Grad. 560km

Enfin en terres inconnues, et avides de découvrir des territoires nouveaux. La belle surprise est cette partie des Alpes planquées en Slovénie. Tout d’abord côté Italien le long de la frontière, le petit col Sella Nevea exhibe de magnifiques forêts et lacs, puis côté Slovène, on explore le Parc de Striglavski par un col raide et tortueux, moitié pavés moitié bitume, là aussi dans un paysage de forêts et montagnes sublime. Vraiment la bonne surprise de ce voyage, sans compter les premiers changements culinaires et houblonnesques. On traverse ensuite les vallées slovènes pour rejoindre le Nord de la Croatie. Le choix se portera sur la zone humide au Sud de Zagreb. Une faune dense et des paysages surprenants, des routes étroites et, heureusement, la présence de bacs pour traverser la zone. Les hordes de motards à gros trails aux nombreuses assistances électroniques ont disparu, et moi, enfin, je me sens parti à l’aventure.

Jour#5. Ivanovic Grad – Drobeta. 684km

 

On commencera par une longue matinée d’autoroute pour retrouver des zones plus montagneuses vers la Roumanie. Mais pour l’instant, il faut traverser nord de la Croatie et nord de la Serbie (et ses interminables attentes aux postes frontière). On se cale à 130, et on attend que cela passe, de longs moments d’introspection rarement inutiles, et l’intérêt grandissant pour ce qui nous attend une fois traversées ses zones sans intérêt, si ce n’est celui d’observer tous les allemands originaires d’Europe de l’Est rouler plein pot vers leur territoire d’origine le temps d’un été. Passé Belgrade, on traverse le Danube, pas sous son plus bel appareil (zone portuaire, polluée) pour traverser une sorte de steppe vers l’est, premier dépaysement de la journée, afin de rejoindre une petite frontière roumaine (Kaluderovo). L’intérêt du jour commence ici : 150km de gorge du Danube jusqu’à la petite capitale du Sud de la Roumanie (Drobeta). On longe le fleuve sur toute cette distance, à vive allure, dans un canyon large qui offre des vues variées et toutes superbes sur ce fleuve mythique. Vers la fin du canyon, quelques touristes s’agglutinent devant la sculpture de Décébale, plus haute sculpture d’Europe (40 mètres). Drobeta, jolie ville portuaire et touristique à la fois, sera le premier lieu de découverte de la gastronomie et viticulture roumaines.

Jour#6. Drobeta – Garda de Sus. 423km

Une centaine de kilomètre avant de rejoindre le point d’entrée d’une des plus belles routes d’Europe, la Transalpina, qui traverse à l’Ouest de la Roumanie la partie basse de la chaine des Carpates. Ces kilomètres vous donnent un aperçu de ce que va être « rouler en Roumanie »: Chiens errants (et écrasés) à chaque virage, habitats et commerces tout au long de la route, co-habitation précaire entre voitures roulant à vive allure et attelages d’une autre époque. Va falloir changer de style de conduite, en Roumanie comme dans les pays qui suivront. La Transalpina, moins célèbre que la Transfagaraçan, n’en demeure pas moins une route magique. Je crois même qu’elle a ma préférence. La montée côté Sud, sur une trentaine de kilomètres, permet de s’offrir des plaisirs de pilotage et contemplation en même temps. La descente au Nord, tout au long de ces 70km sans la moindre âmes qui vivent proposent une route exceptionnelle de par sa topographie, ses virages, ses forêts, … un régal !!. Après cette première route de légende, on rejoint la partie centrale des Carpates et les Monts d’Apuseni. Une très belle surprise, parce que c’est très beau d’une part, et d’autre part car vous ne croisez plus personne d’autre que les locaux. Les sommets y sont beaucoup moins hauts et plus arrondis, mais les paysages ruraux y sont magnifiques, …. et la 4G quasi inexistante. l’habitant saura vous accueillir car les hôtels ou auberges sont rares.

Jour#7.  Garda de Sus – Sibiu. 436km

Je ne pouvais quitter les Monts d’Apuseni si vite sans aller les explorer plus en profondeur. Cartes Maps.Me chargées, me voilà parti pour 200 kilomètres de routes exigües et pistes défoncées. L’impression de la veille se confirme : dépaysement total, seuls quelques bucherons croisés, surpris de me voir là. Faut-il en faire la pub? Si vraiment vous voulez quitter les « spots » à motards d’Europe de l’Est tout en vous émerveillant du terrain de jeu à gros trails, alors allez-y, mais préservons cette région de son authenticité. Descente vers la deuxième ville de Roumanie – Cluj – puis balade dans la campagne des villages « saxons », aux belles couleurs, belles forteresses, et soumis à une rythme de vie inhabituel pour les touristes les traversant. On rejoint Sibiu, avec vue sur la légende qui nous attend le lendemain : le petit V dans les Carpates où se niche le sommet de la Transfagaraçan. Chanceux, arrivée sur Sibiu, festival de musique traditionnelle, que je ne pouvais qu’accompagner d’un repas traditionnel et vin local.

Jour#8. Sibiu – Sofia. 645km

Départ de Sibiu au lever du jour, car la journée s’annonce longue si l’objectif du soir (Sofia) doit être atteint, et ce d’autant plus que se dresse très tôt devant moi la Transfagaraçan, un des trois objectifs principaux de ce trip. L’idéal est que la montée, à cette heure, donne à cette route mythique un côté exclusif, car je suis quasiment seul à enchainer ses nombreux lacets, alternant pilotage sportif (la route est en bien meilleur état que ce que révèlent les échanges sur le web, en tous cas bien au-delà de l’état moyen des routes en Roumanie), et contemplation des jolies forêts et cascades. Allez hop, un autocollant sur la valise, et on entame la longue descente, absolument superbe au début (le versant nord, rarement pris en photo, a ma préférence), et zigzaguant dans les forêts tout au long du reste du parcours jusqu’à un lac et barrage très touristiques. Le reste de la journée consistera à traverser de paysages type steppe, des lignes droites sans fin au milieu de nulle part jusqu’à retrouver le Danube à Vidin, à la frontière bulgare. Bye bye Roumanie, it was a great pleasure! L’entrée en Bulgarie le long du Danube laisse entrevoir un paysage de friche industrielle triste, avant d’entamer des hauts plateaux magnifiques et des grandes courbes propices au plaisir de pilotage. Pour cela, il faudra couper l’axe Vidin/Sofia par une plus petite route passant par le col de Petrohan. Au bout de la descente de ces plateaux, on découvre Sofia, la capitale bulgare. Une ville qui en plus d’être belle, chargée d’histoire, se révèle une étape culinaire de haut vol.

Jour#9. Sofia – Lac d’Ohrid. 512km

Balade dans la ville tôt le matin parmi les trams avant de rejoindre la Macédoine. On passe la frontière par un col routier avant de descendre plein sud par des paysages désertiques rappelant l’Andalousie. Première surprise, entre les points C et E sur la carte, une « route » se révèle être en fait 60km de piste alternant terre, sable, cailloux, dans des paysages arides superbes. Un vrai bonheur pour un gros trail et ses Karoo. Certainement un enfer pour d’autres véhicules (présente sur ma carte Marco Polo, cette « route » n’apparait pas sur Google Maps, d’où le fait que je n’ai croisé personne). On continue la descente vers le Sud à travers de grandes étendues où quelques traces d’Ex Yougoslavie (Zastava Yugo) perdurent, avant d’arriver au pied d’une petite route repéré avant le départ. Ce petit col joint les deux grands lacs de Macédoine. Arrivé en haut, on pouvait s’y attendre, une vue magnifique sur le lac d’Ohrid, avec en prime une arrivée sur le lieu au moment du coucher du soleil…. well done Dude !

Jour#10. Lac d’Ohrid – Météores. 432km.

Encore une journée idéale pour gros trails, si vous n’avez pas peur du réseau secondaire albanais et grec. On choisit de refaire le petit col entre les deux lacs, qui sera une des plus belles routes du parcours, puis de descendre 150 km plein sud en Albanie le long de la frontière grecque. Une longue route de montagne qui alterne petits cols et vallées, mais surtout alterne bitume et terre, avec passage à gué, points de vue, quelques touristes paumés, un couple de motards en routière désespéré. On poursuit par une longue « horizontale » de haute montagne en Grèce: une route également en très mauvais état, mais cela devient une telle habitude depuis la Roumanie que plus la route est pourrie plus le plaisir grandit. On termine par ce haut lieu de l’Europe: Les météores. Arrivé trop tard, et trop assoiffé, pour en faire la tournée, on la reporte au lendemain matin, non s’en s’être gavé de feta, légumes grillés et vins grecs !

Jour#11. Météores – Durres. 445km

Tournée Météores, tôt le matin, avant que les hordes de bus à touristes n’entament la boucle à photo d’une quinzaine de kilomètres autour des monastères. A vrai dire, les plus belles photos, je les aurais capturées de plus haut, par petites routes et pistes plus confidentielles. On quitte la Grèce, à regret, avec l’envie de poursuivre plus au Sud, mais le calendrier vacances est ainsi fait. On rejoint l’Albanie au Sud, pour aller chercher la longue route côtière qui fait face à Nisos. Une belle route, avec un côté Route#1 entre L.A. et San Francisco. On s’y offre le luxe d’une pause transat, vue l’heure tardive du Ferry à Durres (c’était sans compter le temps d’accès au port de cette ville bouillonnante). Cette route côtière finit par un col très élevé au dessus de la mer, très impressionnant, suivi direct par une atmosphère de haute montagne, alors que l’adriatique est là, juste derrière… Surprenant. Il ne reste plus qu’à rejoindre Durres par 100km sans intérêt, si ce n’est celui de découvrir les dangers et des routes et des conducteurs albanais. Surtout ne pas ralentir le rythme, c’est le meilleur moyen d’avoir un accident, donc on roule comme eux, plein pot. Le voyage aurait pu remonter par Monténégro et Croatie, mais si votre mémoire est bonne, le job a déjà été fait. Alors direction Barri par un ferry, réservé le moment même.

Jour#12. Durres  – Bari – Campobasso. 415km (hors ferry)

Traversée de nuit sur un vieux ferry, allongé à l’extérieur sur un banc en métal pour quelques petites heures de sommeil, mais le privilège du solitaire contemplant le lever du soleil, sa bière par finie au pied du banc. Descente du bateau, et on file vers ce que la topo de la carte Michelin semble annoncer de très beau, le parc national de Gargano. Une merveille en effet, un petit coin côtier d’Italie proposant une variété de paysage, de routes et pistes, incroyable, sans compter l’art de la table, et une eau de baignade parfaite. On commence par monter au Mont Sant’Agnello. Ce qui reste du vieux village entouré d’horreurs modernes est vraiment très beau. On redescend sur les routes de corniche (grand moment de pilotage) à la recherche de la piste qui mènera à la crique confidentielle, car le lieu est tout de même prisé par le tourisme. On y parviendra avec l’aide de Google Earth, une petite crique où seuls quelques trails et 4X4 seront parvenus à accéder. Cette partie de l’Italie, comme un petit kyste sur la talon de la belle italienne, mélange côte sauvage et forêts majestueuses dès que l’on se retire de la route de la corniche. La traversée de l’intérieur de cette micro-péninsule m’aura permis de traverser la plus belle forêt depuis que je voyage à moto… vraiment étonnant. Je poursuis jusque dans les terres, afin d’être au plus près des Abruzzes le lendemain matin.

Jour#13. Campobasso – Amatrice. 370km

Superbe journée de moto dans les Abruzzes. Peu de touristes, des routes défoncées mais qui laissent découvrir des paysages de montagne très variés, des villages accrochés aux sommets qui ont gardé toute leur authenticité, des lacs, une flore magnifique. Bref, une belle journée très « nature ». Elle se terminera avec une pointe de tristesse, puisque vers 19h je traverse des villages détruits, totalement détruits. Je ne savais pas que j’étais dans l’épicentre du séisme de 2016, à Amatrice. Le soir je compare ce que me dévoile Google Street en 2014 et ce que j’ai sous les yeux. La nature a totalement dévasté ce gros village, son architecture, ses églises, … (pas de photo, car ce blog n’est pas un tabloïd people). Les habitants eux, seront les personnes les plus accueillantes que j’aurais rencontrées lors de ce périple. Des pensées pour eux, et plein d’affection de ma part.

Jour#14. Amatrice – Pistoia. 406km

On quitte Amatrice pour traverser l’Ombrie et rejoindre la Toscane. Derniers hauts plateaux des Abruzzes avant de rejoindre Norcia et de jolies gorges. La Toscane et la traversée des vignobles du Chianti tiennent leur promesse niveau paysage et pilotage, même si à l’inverse des Abruzzes on n’est plus vraiment seul sur la route et la prudence s’impose. Étonnant de retrouver Bukowski sur cette belle place centrale de Pistoia, une très jolie ville, probablement réputée pour sa bonne bouffe, à l’écart de Florence et au pied d’un des paradis de motards italiens: les montagnes Appennino.

Jour#15. Pistoia – Guillestre. 589km

On attaque les Appennino très tôt le matin, un dimanche. Ces routes de montagnes, peu connues des français, sont des voies de pèlerinage à motards italiens frotteurs de genoux. Un axe de montagne qui joint Modena à Florence où les locaux aiment à venir s’arsouiller. On parviendra à échapper à tout ce monde en se dirigeant ver le col de Radici, plus sauvage, moins fréquenté, et on où en contrebas se trouve Castelnuevo di Garfagnana, réputé pour ses beignets de cèpes, un régal. On poursuit par de nouvelles routes de montagne pour rejoindre la Spezia (près de Cinqueterre, voir Balkans tour 2016). De là, c’est 250km de tunnels viaducs – viaducs tunnels qui s’enchainent interminablement (2 jours avant que le viaduc de Gênes ne s’écroule. Ouf, et une pensée pour les victimes) jusqu’à la région de Saluzzo, piémont ouest alpin italien. Il est tard, l’idéal pour entamer l’ascension du Col d’Agnel, à plus de 2700m, moins connu que le Stelvio et pourtant si beau à son sommet. La végétation y est magnifique, les marmottes y pullulent, et la vue sur les sommets du Queyras exceptionnelle. On se laisse descendre sur Guillestre, après 15 jours d’absence sur les terres françaises. Cela sent tristement la fin du périple.

Jour#16. Guillestre – Toulouse. 625km

Bah voilà, la combi de pluie n’était pas sortie depuis 16 jours, et me voilà tanké à la terrasse de l’hôtel, à regarder le ciel noir parsemé d’éclairs, là pendant au moins une heure après le petit dej. J’y vais, j’y vais pas? Bon j’y vais, mais molo, car le pneu Karoo 3 est en fin de vie, lisse comme mon crâne dégarni. On décide alors de rejoindre Sisteron et l’autoroute, pour ne plus la quitter jusqu’à Toulouse…. journée de merde en perspective. Mais on ne se refait pas. Arrivé à Sisteron sous la pluie et angoissé, je change de cap vers les petites routes de Provence pour rejoindre Banon, Sault puis le sommet du Ventoux. Peu importe le brouillard, la montée coté est toujours aussi agréable, et les petits arrêts côté Gigondas et dentelles de Montmirail donnent encore un parfum de vacances. Courage le pneu, plus que 400km d’autoroute et s’en sera fini de tes souffrances … et de mon plaisir.

Si vous êtes arrivés à la fin de cette page, c’est que vous avez partagé une expérience similaire, ou êtes prêts à vous l’offrir. Alors allez-y ! Durant ces 8200km, rien ne m’aura déçu. Hormis deux fois 400km d’autoroutes, chaque kilomètre aura été un plaisir. Voir les paysages, les cultures, les modes de vie, évoluer au fil des vallées, des sommets, des postes frontières, le tout avec un plaisir de pilotage toujours présent au fil du voyage. Découvrir chaque soir un nouvel endroit où se poser, échanger avec  les gens et goûter à leurs spécialités. Étudier sa carte tous les matins pour aller chercher les plus beaux endroits où s’évader. Allez fouiller Google Maps et Maps.Me pour attraper quelques pistes et endroits peu fréquentés. Poser la moto le temps d’une baignade dans l’Adriatique. Tester différentes bières à chaque région traversée, … liste des plaisirs sans fin.

Varia: paparazzi on the road

Habitué comme moi de la haute montagne à moto, vous avez dû vous aussi être victime des paparazzi de bord de route 😉 : Extraits pour le Galibier, le Stelvio, et le Ventoux. Étonnamment, il reste un marché à prendre dans les Carpates

 

Une réflexion sur “Roumania (and others) 2018 tour

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