AlpsTour 2015 à moto

Vous trouverez ci-dessous informations et photos pour vos idées de voyages dans les Alpes à moto, entre France, Italie, Suisse et Autriche. Je vous relate là une dizaine de jours et 5300km, pour un parcours alliant les plus beaux cols et quelques pistes et chemins pour ceux qui aiment, comme moi, s’échapper de temps en temps du bitume.

crédit photos: myself, avec un mobile Sony X-Peria Z10 en mode « il choisit tout seul les réglages, j’y connais rien en photo »

crédit carte: viamichelin

plus de détails sur le parcours (hébergement, autorisation des pistes, …) par mail: vicente@ut-capitole.fr

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Jour 1: Toulouse/Saluzzo (685km)

Après une navrante autoroute, on s’offre une mise en jambe par le Ventoux (1900m), avant de redescendre à travers de beaux villages provençaux, et les gorges de la Meouge. On rejoint le lac de Serres Ponçon, avant d’entamer une magnifique montée vers le col d’Agnel (à plus de 2700m), qui nous conduit en Italie, vers un plat de pâtes à Saluzzo. A partir de là, on va pouvoir prendre de la hauteur et oublier le boulot.

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Jour 2: Saluzzo/Echevennoz (380km)

On rejoint Sestrières pour entamer une longue piste d’une cinquantaine de kilomètres passant par 5 cols entre 2000 et 2500 mètres (sur la carte détaillée, Michelin la code en rouge, ne pas faire attention au violet). La piste est facile mais gare aux excès de confiance, car sa longueur, ses pentes et les précipices ne pardonneraient pas de fautes.  On parvient à Susa, ville à partir de laquelle on entame successivement le col Mont-Cenis (2400m) et de l’Iseran (2700m). Ne reste plus que le col du Petit Saint Bernard (2200m), qui nous mène au val d’Aoste, avant une bière bien méritée au pied du Grand Saint Bernard, plus haut et plus beau que son petit frère.

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Jour 3: Echevennoz/lago di Como (540km)

L’ascension matinale du Grand Saint Bernard (par l’ancienne route) offre un panorama exceptionnel, déserté par les touristes à 8h du mat. La descente vers le Vallay (et ses vignes) en Suisse est très rapide, et se fait à des vitesses non autorisées. S’en suit un moment peu intéressant dans cette longue vallée, où il vaudra mieux prendre l’autoroute durant une trentaine de kilomètres (sans payer, en plaidant l’ignorance), afin d’éviter les nombreuses bourgades très congestionnées. A partir de Brig, on attaque à nouveau les sommets, avec probablement un des plus beaux enchaînements qu’il m’ait été donné de faire à moto (Nufermen, San Gottardo, Furka, Grimsel, Susten, Oberal, Lucomagno). La carte la plus détaillée présente ces zones exceptionnelles pour qui aime prendre plaisir aux trajectoires. Un vrai plaisir pour les yeux, et un vrai plaisir de pilotage. Et comme les deux ne sont pas nécessairement compatibles, faites-le deux fois, c’est plus sûr, et finalement plus excitant encore. Attention, pour le San Gottardo, dans le village d’Airolo, chercher l’accès à  l’ancienne route, toute en pavés (avant dernière photo). Pensez aux sucres lents…

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Jour 4: Lago di Como/Passo di Maniva (380km)

Journée Piémont Italien, une véritable belle surprise, peu de cols au-dessus de 2000m (passo San Marco, del Aprica, del Vivione, di Croce Domini, del Crocete), mais des canyons à traverser, des routes étroites sauvages, et des pistes de montagnes très bienvenues pour un vrai trail. Sur la carte, au sommet du col di Croce Domini, quitter la route pour la piste à droite qui durant une quinzaine de kilomètres vous mènera au Passo di Maniva, où une assiette locale pourra accompagner la mise au point du road book du lendemain.

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Jour 5: Passo di Maniva/Passo di Giovo (420km)

C’est la journée du Stelvio, ce mythique col au dessus de 2700m où viennent se rejoindre les motards européens courageux, coller le sticker sur la valise, et récupérer de l’effort dans les nombreux stands de saucisses choucroute qui les attendent. Pour une voiture, ce doit être 15/20 motos qui font l’ascension. Une ascension intéressante des deux côtés. Côté est, les fameux interminables lacets très serrés, avec vue sur plusieurs beaux glaciers. Du côté ouest, des lacets plus larges, plus propices au pilotage bien que moins impressionnants.  Là encore, prenez le temps de le faire dans les deux sens, en vous aidant du col de l’Umbrail, à 2500m, qui démarre d’un beau village Suisse, et rejoint le Stelvio deux kilomètres avant son sommet. Bon, le douanier Suisse s’étonnera de vos deux passages, mais peu importe! Moins connu, l’Umbrail est plus intéressant au niveau des paysages, et très varié en termes de pilotages, une vrai surprise, à l’ombre médiatique de son voisin le Stelvio. Mieux encore, toujours autour de Bormio, commencez le matin par le dangereux et excitant passo di Gavia (2600m), où l’on est parfois amené à poser le pied pour croiser ces inutiles véhicules à 4 roues. En redescendant du Stelvio, pensez à faire une escapade au lac di Cancano. On y accède par un enchaînement de lacets très impressionnant. Puis, parce que ça démange les tétines, allez pendant une quinzaine de kilomètres faire le tour des deux lacs, sur de belles pistes de terres et cailloux. Attention, l’accès à ces pistes est interdit (ou partiellement payant) avant 16h, pour laisser les marcheurs en paix.

Vous n’êtes pas rassasié, alors rendez-vous passo do Govio, plus au Nord en passant par Merano, le schnaps vous attend.

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Jour 6: Passo di Govio/ Ampezzo (370km)

C’est la journée Dolomites, un peu perturbée par la pluie. On commence par l’ascension matinale du passo di Pennes, très bonne alternative pour rejoindre Bolzano par des gorges très étroites le long de la rivière Talvera. Si de nombreux tunnels ont été construits, ne pas hésiter à braver l’interdit en passant par des morceaux d’anciennes routes de gorges abandonnées. Une fois la jolie ville de Bolzano traversée, on attaque les Dolomites par le val d’Ega. Là plusieurs cols sont à votre disposition pour observer ces si particuliers sommets des Dolomites. Pour ma part, ce fut passo di Costalungo, di Valles, Duran (le plus technique), di Giau (le plus beau). Une fois atteint Cortina d’Ampezzo, allez faire un saut à Misurina, c’est un lieu gavé de touristes où l’on ne s’attardera pas longtemps, mais où la vue sur les Dolomites est étonnante. On repart loin des touristes en rejoignant Campolongo par le passo del Zovo. Là, amateurs de trail, prendre sur la droite la piste « tolérée » qui vous mène vers le Forcellat Lavardet. Une quinzaine de kilomètres de pistes de caillasses, le long d’un torrent (le « Frison »). Au milieu de cette piste, un enchaînement de lacets très serrés en bitume vous surprendra. Puis rejoindre Sauris, et son lac, un vieux barrage impressionnant. Empruntez son tunnel angoissant pour redescendre sur Ampezzo par le passo del Pura par quelques dernières épingles vertigineuses.

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Jour 7: Ampezzo/Solden (540km)

La tant attendue journée du Tyrol autrichien. On quitte l’Italie par un joli col qui mène à un poste frontière abandonné (le Plokenpass) pour rejoindre Winklern, au pied de l’ascension de la plus belle route du parcours (qui vous coûtera tout de même 24 euros l’accès, mais vous aurez le sticker pour votre valise). Là, vous aurez accès au col d’Hochas (2500m), où le point de vue vous émerveillera, puis une route qui monte à un belvédère, duquel des « oh my god » sont sortis par surprise de ma bouche: des sommets, des glaciers, à perte de vue. Tout cela après du frottage de repose-pieds sur une route propre et propice au pilotage. Mais avant cela, comme tout le monde, et pour amortir les 24 euros, vous aurez admiré le glacier du Grossglockner d’un parking parfaitement aménagé pour cela. Une fois descendu de l’autre côté, rejoindre la cascade de Krimml par le col de Gerlos (et bim!! encore 9 euros). Elle nous est vendue pour la plus belle cascade d’Autriche. Bof!!, mais la route, une fois passée la cascade, est vraiment belle. Rejoindre Innsbruck, un peu d’autoroute pour faire travailler les pignons de la 5 et de la 6, et on se refait le Giovo, fait 3 jours avant en sens inverse, pour accéder au vertigineux passo del Rombo, incontestablement dans le top 5 des plus belles routes des Alpes. Attention, il ferme à 20h, pour des raisons de sécurité, car l’endroit est vraiment haut (2500m), dangereux, et assez hostile. Je l’ai pris 10 minutes avant la fermeture. Personne à l’horizon. Seul dans des tunnels très étroits et humides, un peu de pluie et neige mêlées… un très grand souvenir …. gâché par les 10 euros que l’on m’a pris une fois redescendu sur Solden. Pour vous consoler, terminez la journée par du calorique autrichien.

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Jour 8: Solden/Santa Maria Maggiore (480km)

Une journée Autriche Italie Suisse, déjà bien sur le chemin du retour, mais il reste de nombreux cols à découvrir encore. On commence par le passo di Resia, qui conduit à un étonnant lac d’où surgit le clocher d’une église. On descends par une superbe vallée bordée de cultures pour rejoindre Malles, et en guise de bonus, à nouveau faire l’ascension du Stelvio, que l’on redescend par l’Umbrail pour aller chercher le très beau Pass dal Fuorn, encore un parfait spot de pilotage peu fréquenté. Après un tunnel payant, on rejoint Livigno et la Forcala di Livigno à plus de 2300m, qui permet d’atteindre ensuite le sommet du sublime col passo del Bernina, d’où la vue sur les glaciers, une fois encore, est superbe. Après être descendu sur Saint-Moritz, prendre le col de l’Albula, la montée et la descente sont magnifiques, peu fréquentées, et l’on peut observer, outre une faune et une flore de haute montagne, les trajectoires tout en courbes d’une ligne de chemin de fer. Le gros morceau restant est le Passo del San Bernardino, que l’on essaiera de prendre par l’ancienne route pour ne pas manquer les très impressionnantes gorges de la « Via Mala ». On rejoint le lac majeur par un peu d’autoroute. Locarno étant sans charme et hors de prix, après avoir longé le lac côté ouest jusqu’à l’Italie, on emprunte une route magnifique, étroite, bordée d’une végétation particulièrement dense, entre Cannobio, au bord du lac, et Santa Maria Maggiore, où l’on aime participer au pasta contest.

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Jour 9: Santa Maria Maggiore/ Beaufort (490km)

Italie Suisse et France pour cette journée. Pas vraiment en retard sur le road book, le choix s’est porté sur un aller retour vers les lacs de très haute montagne au pied des pics de la « Cristallina ». Pour y accéder, revenir vers Locarno, puis suivre Bignasco, Peccia et enfin Fusio. Là, des pistes vous mènent très haut vers de magnifiques lacs encore bordés de neige. Heureux d’avoir un trail, car difficile d’accès avec une « moto des villes ». Pensez à nouveau aux sucres lents, l’Italie est bientôt derrière nous. On redescend ensuite vers le lac majeur, pour allez chercher le principal accès vers la Suisse, le col du Simplon, où vous aurez plaisir à regouter les grandes courbes en fond de 4, où tout frotte, pour tenter de suivre le gars avec sa moto sportive, en vain!! Après avoir traversé le Vallay Suisse, retour en France par le col de la Forclaz, au milieu du vignoble suisse. Puis se présente devant vous la mer de glace et le Mont Blanc. On rejoint Beaufort par le col des Saisies, pour une journée piste le lendemain.

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Jour 10: Beaufort/Vaison la Romaine (495km)

La journée commence par des pistes repérées sur la carte, entre Beaufort et Aime. Une piste d’une quinzaine de kilomètres joint les deux villages en montant au dessus de 2100 mètres, au niveau du Cornet d’Arèches (voir carte la plus détaillée). Mais l’intérêt, c’est que de cette piste, en partent plusieurs autres, que je vous invite à tester si vous avez un peu d’expérience sur le maniement d’un gros trail sur de grosses pentes et des terrains un peu accidentés. Par ces pistes, on parvient à des crêtes au dessus de 2500 mètres, où l’on trouve le matériel pour traire les vaches. Comme quoi, le Beaufort, c’est pas toujours du fromage industriel. Cette escapade pourra vous prendre la matinée entière si vous prenez le temps de tester plusieurs chemins. Au final j’ai fait une quarantaine de kilomètres de chemin dans ces montagnes, un vrai plaisir, autorisé, même si je vous invite à être respectueux des marcheurs (lesquels ne le sont pas toujours).

S’en suivront les cols de la Madeleine, de la Croix de Fer, du Glandon, du Montvernier (court mais impressionnant), Villard-Reculas, Alpes d’Huez et Bourg d’Oisans. Bref, un grand classique des cyclistes.

On arrive ensuite dans l’Isère du Sud et la Drôme. Quelle belle surprise, des paysages de moyennes montagnes magnifiques, des routes enivrantes. Passez par Ponsonnas, Mens, Glandage!!!!, Luc en Diois, puis Buis les Baronnies. Assurément une belle partie de moto, des odeurs de lavande, des petits cols, des gorges….

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Jour 11: Vaison la Romaine/Toulouse (520km)

On évite l’autoroute pour le retour à Toulouse. Encore des courbes et des paysages, entre Vaucluse, Gard, Cévènnes et Haut Languedoc, gorges de l’Hérault, Cirque de Navacelles, gorges de l’Orb, le Rougier (entre Hérault et Aveyron, pour ces terres rouges). Le périple touche à sa fin. Il aura duré 11 jours, 5200km, dont 250/300 hors bitume. Punaise, c’est dur quand ça s’achève, mais c’est bon de penser au prochain périple.

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12 réflexions sur “AlpsTour 2015 à moto

  1. Personnellement je préfère les véhicules inutiles à 4 roues : plus chauds, à l’abri de l’humidité et où on a moins peur dans les virages. Ou, quitte à avoir des sensations dans les virages, je préfère deux planches au pied sur la neige.
    Ceci dit, c’est très beau et une belle collection de cols. J’ai fait un périple à pied (bien sûr !!) dans les Dolomites, on retrouve ces visions grandioses. Cela va donner envie aux amateurs…
    Anne

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  2. Ah ben moi j’adore et j’aimerais bien avoir l’occasion un jour de faire un beau trip comme ça à moto. Les mêmes routes en voiture ça serait à mon avis assez pénible.
    Bravo Jérôme pour ton superbe blog. Belles photos, bons commentaires, et on voit que tu n’as pas oublié de te nourrir et de te désaltérer!

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  3. Waw ça fait vraiment rêver !!!!

    Un super CR. Tellement super qu’on aimerait encore plus de détails, de photos, …
    C’est vraiment passionnant.

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  4. Merci pour ce blog, le périple et les photos
    Cela va nous inspirer, nous sommes deux couples de motards qui allons partir faire les alpes Suisse d’Est en Ouest en septembre 2015

    Encore bravo pour le blog!

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    1. Merci cher Alain. J’ai navigué entre Italie, Suisse et Autriche (et France biensûr, puisque je partais de Toulouse). Beaucoup de jolis cols sont frontaliers. Vous allez vous régaler, j’ai encore à mon bureau la tête dans les sommets. N’hésitez pas me contacter si vous voulez plus de détails, et faites un beau voyage. Bien à vous. Jérôme

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      1. Bonjour Jérôme

        Merci pour ce magnifique voyage haut en couleurs comme en récits !
        Il y a encore peu de temps nous étions voisins , puisque je demeurais dans le Gers !
        Je t’avoue que ce genre de ballade pourrait me plaire . Si d’aventure un jour tu recherches des coéquipiers pour le refaire sens inverse !
        Fais signe !
        Encore merci à toi pour le beau partage !
        Cordialement

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      2. Bonjour,
        J’ai lu qu tu es passé par l’Umbrailpass, la route est-elle totalment goudronnée ou est-elle encore sans bitume sur une partie du parcours?

        Merci d’avance pour la réponse.

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    2. Bonjour.
      Oui, l’Umbrail est totalement asphalté. C’est même un col très agréable à monter et descendre pour rejoindre ou quitter le Stelvio. Il y a des parties neuves et des parties plus anciennes, mais la route est toujours bonne. Bonne route, profitez-en. Jérôme

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  5. Superbe voyage………c’est dans me projets….mais je veux pas partir Seul et dans ma région je ne trouve pas des Motards vaillant…………j’attend encore ….et je rêve de trouver….un jour…………

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