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Aller au plus près de la nature
Pour cette édition 2021, le besoin de sortir des routes s’est fait ressentir. Après l’annulation en avril du voyage dans le Sud Marocain, pour des raisons sanitaires, j’ai rapidement durant le printemps réalisé mes propres traces GPX dans la région aragonaise, connue pour ses paysages, ses curiosités géologiques, ses déserts, ses villages à l’abandon, et ses traces encore visibles de la guerre civile. A l’origine, le parcours faisait près de 5000km de pistes et chemins. Dans les faits, il a été raccourci car j’ai été trop optimiste, et pour moi, et pour la survie du pneu. A moitié parcours, j’ai pris la décision de raccourcir car la fatigue commençait à pointer, et l’état du pneu arrière ne permettait pas d’envisager raisonnablement l’intégralité du parcours. La partie Ouest de Teruel, au sud de l’Aragon, région montagneuse d’où émergent les sources du Taje, puis la remontée par les paysages désertiques autour de Catalayud et le Pays Basque, sont passés à la trappe… A conserver pour une fois prochaine.

Au final, ce sont donc 3000km dans l’Aragon (+400 de routes en France AR) qui ont été parcourus, à 70% hors routes bitumées (traces rouges), les passages par quelques routes (traces bleues) étant liées à des interdictions de passages hors routes que j’ai respectées, ou des nécessités de connexions plus rapides entre sites d’intérêts, et qui m’ont conduit à réviser la trace chemin faisant.
Par rapport aux longs voyages routiers réalisés par le passé, les différences de préparation sont sensibles et à ne pas négliger. Un minimum de bagages techniques est nécessaire (le mien se limitait à une pratique de l’enduro il y a une quinzaine d’années – cela peut servir, même en gros trail). Des pneus adaptés (Bridgestone AX41 pour ma part), un kit crevaison et un mini-compresseur, une bagagerie souple et peu large (certains passages auraient été impraticables avec les valises alu que j’utilise généralement), de l’eau (3 litres à chaque départ quotidien), une appli GPS « hors ligne » (j’ai choisi Osmand pour ma navigation. Version gratuite possible, mais préférer la version payante, 7,99€/an, en particulier pour les courbes de niveau à 10m qui permettent d’évaluer les difficultés). Quelques protections corporelles (j’ai protégé genoux et coudes), et des bottes d’enduro, indispensables même sans chutes (j’ai choisi les Alpinastars Belize, moins hautes et plus faciles à mettre et retirer, pour les pauses, baignades, tout en permettant des petites marches en montagne confortablement). Préparation physique également. Pour les novices en off-road, le voyage hors routes se pratique debout sur la moto, avec un gros travail des jambes, du bassin et des épaules, sans lequel on ne prendrait d’une part aucun plaisir, et d’autre part la maitrise de la moto (dans les pierriers, les ornières, les marches et autres pentes fortes) ne serait pas assurée. Malgré ma condition physique proche d’un Maradona en fin de vie, quelques séances de muscu quotidiennes pendant les deux mois précédant le voyage m’ont permis de ne pas trop mal m’en sortir, même si j’ai connu quelques moments difficiles dans des enchainements un peu extrêmes certains jours. Enfin, il faut maitriser quelques rudiments, comme toujours regarder loin devant soi, et connaître la technique de relevage de moto (une moto au sol se relève dans le dos). Je n’ai connu qu’une chute… 250 kilos à relever, ça ne s’improvise pas.
Quelques mots sur l’intérêt de l’Aragon pour un voyage moto hors routes. L’Aragon est une vaste région qui s’étend de l’Aneto au Nord jusqu’au Nord de Valence au Sud. Pour résumer à l’extrême, la Région présente trois intérêts paysagers et géologiques majeurs, qui constituent trois « couches » distinctes séparées du Nord au Sud par des plaines et grand axes. 1. La partie Pyrénées espagnoles, au Nord d’un axe Huesca – Lérida, avec la Sierra de Guara, La Noguera, Ordesa, … qui présentent des paysages et curiosités géologiques du plus grand intérêt, tels ses canyons, ses barres rocheuses rouges (Mallos de Riglos, Salto de Roldan, …). 2. Au Sud de cet axe de plaine Huesca – Lérida, une partie intermédiaire de déserts arides et de forêts de pins de moyennes montagnes, qui s’étend du désert des Bardenas vers le désert des Monegros. Peu d’interdictions, et la possibilité de parcourir des milliers de kilomètres hors routes avec des points de vue majestueux sur les Pyrénées, en particulier en fin de journée ou le matin, après ou avant les brumes de chaleur. Ces curiosités naturelles que sont les « tozales », ces villages abandonnés, ces vestiges de la guerre civile espagnole (tranchées, refuges), … 3. Enfin, au Sud de l’axe Tudela – Caspe, en passant par Saragosse, soit les rives de l’Ebre rejoignant la Méditerranée, des paysages de montagnes moins connus, et selon moi beaucoup plus beaux et propices à l’évasion. Surnommée « El Vide » par les espagnols du fait de la très faible densité de population, toute la région du Maestrazgo, au Nord-Est de Teruel, aura été pour moi la partie du voyage la plus dense en sensations d’évasion, en beautés des paysages et plaisirs de pilotage hors-route.
Enfin, j’entends dire » C’est pas très écolo tout ça ! « . En effet, aller mettre une moto dans ces lieux déserts, n’est ce pas détruire une partie de cette nature ? Réponse nuancée. Oui, tout véhicule à moteur laisse une empreinte carbone et en ce sens j’ai produit mes tonnes de CO² par égoïste plaisir. Mais en ai-je produit autant que ceux qui sont restés tankés dans les bouchons d’autoroutes? Autant que ceux qui ont claqué leurs 70€ dans des billets RyanAir? Ai-je dégradé l’écosystème ? Réponse: Clairement non ! Je roule seul, par temps sec, ne participant pas aux détournements des zones naturelles de ravinement. Le tout avec une moto silencieuse. J’ai échangé avec quelques bergers et agriculteurs de montagne. Chacun était content de voir l’intérêt que je portais à leur activité et à la beauté de leurs paysages ; et chacun reconnaissait que des passages raisonnés dans leur chemin était une condition de leur maintien. Alors, oui, y passer à cinquante motos (pire, les 4×4) dans des conditions humides produit un vrai massacre. Un bel exemple de « tragédie des communs » . C’est d’ailleurs la crainte que j’aie lorsque je vois le succès d’un site pourtant exceptionnel – le TET (Trans European Trail) – ou encore Wikiloc – sites communautaires de partage de traces, qui peuvent conduire à une surexploitation des chemins, nuisible aux écosystèmes traversés. J’ai pu m’en rendre compte en passant par quelques traces du TET. Bref, c’est une des raison pour lesquelles je ne partagerais mes traces qu’avec un nombre limité de personnes dont je connaîtrais la sensibilité à ces problématiques.
Mais je m’égare, venons-en au petit illustré du voyage, jour après jour, sinon, je vais me mettre à disserter sur les « croquetas », les « codornices », « les « padrones », les « pulpos galliaga », et du fait que l’Espagne s’apprécie avant tout par le fait que les espagnols mettent les chopes de bière dans un congélateur avant de les remplir et les servir.
Jour#1: Rabastens – La Puebla de Segur. 350km.









Une première journée essentiellement par la route, sans intérêt, voire désintérêt (Andorre), pour rejoindre l’Espagne, entre Aragon et Catalogne, avant de finir la journée par une mise en jambe off-road de 70km, de Coll de Nargo à La Puebla de Segur. Une piste de moyenne montagne sans difficultés techniques particulières, et qui donne un avant goût des paysages et autres curiosités géologiques qui suivront. Heureux de retrouver le plaisir du pilotage gros trail en tout-terrain. Concentration, arrêt photos, et petits plaisirs de glisse quand le terrain s’y prête. Heureux aussi de retrouver le soir cette atmosphère si typique des places de village espagnols.
Jour#2: La Puebla de Segur – Balaguer. 220km












Une journée tracée quasi entièrement en off-road, mais nombre d’interdictions de passage ont réduit à environ 120km les pistes utilisées. Peu importe, les petites routes étaient aussi magnifiques. Au départ, une première piste monte à la « Serra del Castellet ». D’abord facile, elle devient de plus en plus technique, pour finir sur un chemin étroit de crête à 1800m, parcouru dans un brouillard épais. Tout simplement somptueux (à chaque trop courte trouée du soleil). Première difficulté pour parvenir au sommet : un dénivelé trop important dans un pierrier pendant 200/300 mètres à franchir. Cela à du me prendre une vingtaine de minutes, sur ou à côté de la moto, et surtout m’apprendre à apprécier les difficultés au regard des courbes de dénivelé sur mon application de navigation. Dans la descente, la suite de la piste pour rejoindre « El Pont d’Oritt » est non autorisée, ce qui m’oblige à redescendre dans la vallée de départ, par une autre piste plus facile et une partie de route pour rejoindre le parc naturel de la Noguera. Ici aussi, la piste permettant d’accéder à la falaise qui surplombe le parc est non autorisée, mais une jolie route étroite en lacés permet d’y accéder. Au sommet, vue majestueuse et possibilité de rouler sur une piste en bord de falaise pendant 5/6km. Sensations garanties (et vigilance requise). Le reste de la journée aura été consacrée à des pistes plus faciles dans le parc, à la découverte de chapelles abandonnées et une baignade dans le lac de Caneles. Un gros orage en fin de journée me conduit à écourter et rejoindre, trempée, la ville de Balaguer, au Sud Est du Parc.
Jour#3: Balaguer – Ainsa. 280km










Le temps est redevenu plus clément que la veille, et c’est une grosse journée off-road qui s’annonce (plus des 3/4 de la journée), cette fois-ci assez peu contrainte par les interdictions. C’est plutôt moi qui irai me reposer un peu plus sur le bitume de temps en temps par rapport aux traces initialement prévues (et trop ambitieuses). Au programme, toute la remontée de la partie gauche du lac du parc de Noguera, avec ses villages abandonnés et/ou détruits durant la guerre civile (Finestras, Fet, …), un surplomb de cette incroyable curiosité géologique que les espagnols surnomment « La Muralla China de Huesca« . En tout dans cette matinée, 70km de pistes et chemins, pour certains techniques. Je garde en mémoire les 1km de descente à 25% dans un étroit pierrier en bord de ravin pour descendre vers « El Puente de Penavera ». J’avais bien vu la difficulté sur mes courbes de niveau, mais j’ai tenté…. un pied à terre, tout penaud et modeste face aux éléments.
Pour terminer la journée, direction plus au Nord jusqu’à « Pont de Suert » en partie par la route et en partie par une piste technique et boisée qui relie « Oritt et « Pallerol ». De là, une des plus belles pistes empruntées lors du voyage, de 30km, qui relie le hameau de « Espés » à la petite ville de « Castejon de Sos », au pied de la montée vers Bénasque. Une piste dans les bois très pentue et technique (ornière de ravinement, épingles, marches), qui mène à une petit plateau d’altitude fleuri, et une descente plus douce, très amusante en pilotage (traversées de gués notamment). On termine par la montée vers le col de Plan, à plus de 2000m, par une piste connue, et plus facile en montée comme en descente. Plus qu’à rejoindre « Ainsa » par la vallée du « Rio Cinca ».
Jour#4: Ainsa – Ayerbe. 275km









Départ vers la « Sierra de Guara », haut lieu du canyoning en Europe. Comme je m’y attendais, et c’est normal, beaucoup d’interdictions, et moins de pistes que les traces repérées (non représentées dans ce post). Néanmoins, Les 30 premiers kilomètres de pistes partant du barrage intermédiaire de lac d’Ainsa sont un énorme lot de consolation, tant le plaisir de pilotage et la beauté des paysages étaient au plus haut niveau. Tout comme la vingtaine de kilomètres plus à l’Ouest, pour rejoindre le dessus du majestueux « lac de Vadiello », cerné de ces fameux « Mallos », qui sont des conglomérats rocheux verticaux qui dépassent les 200m de hauteur (j’avoue avoir braver une interdiction de 2km … juste pour la photo). je rejoins « Arguis » pour entamer une autre des plus impressionnantes pistes du voyage, de près de 50km, qui rejoint d’autres « Mallos », ceux de « Las Peñas de Riglos » (explorées le lendemain matin, en raison d’une meilleure luminosité anticipée). Cette piste, qui s’emprunte en traversant un petit barrage étroit (nécessité de retirer les valises si vous en avez, c’est vraiment très étroit – le passage du guidon), s’étire tout le long du haut massif au Sud de la ville de Jacca, et offre des points de vue magnifiques sur toute la vallée de Huesca, 600m de dénivelé plus bas. La montée est extrêmement technique et étroite, plus facile par la suite. En descendant vers les « Mallos », on découvre à la sortie d’une épingle, face à vous, un monastère construit dans une falaise : « El Ermita de la Virgen de la Peña« , et plus loin encore, « El Castillo de Loarre« , qui domine la vallée de Huesca.
Jour#5 : Ayerbe – Sanctuario de Sancho Abarca. 270km


















La première journée entièrement off-road, toujours au milieu de nulle part une fois quitté les « Peñas de Riglos » et les spots remis au lendemain pour cause de luminosité. Tôt le matin donc, je remonte sur les hauteurs explorer « El Castillo de Loarre » et les « Mallos », ces derniers du haut du « Mirador de Los Buitres », auquel on accède par une longue piste (où quelques traces noires sur la roche montrent que quelques voitures auraient mieux fait ne pas s’y aventurer). 4g connecté, mon téléphone me dit que le plus haut (celui sur la gauche) atteint les 300m de hauteur. Je m’en rends compte 3 jours plus tard, lorsque beaucoup plus au Sud dans l’Aragon, je l’aperçois du haut d’un plateau, Saragosse et Huesca nous séparant. Je rejoins Ayerbe et pars pour 240km de pistes non stop, avec pour seules pauses quelques tapas (et cañas) dans le peu de villages traversés (en Espagne, le moindre petit village possède un à deux bars). Les 100 premiers kilomètres avant de rejoindre les Bardenas sont un pur bonheur : chemins dans les bois, mini canyons, fesh-fesh (bassines de poussières fines), et même quelques « jumps »… j’avais 20 ans, et un peu la connerie. Une surprise : en plein désert, j’aperçois des colonnes. je suis dans les vestiges de temples et bains romains …. en Aragon. Il s’agit de « Los Bañeles » et de « l’Ermita de Nuestra Señora de Los Bañeles« , en cours de fouilles et sauvegarde.
J’entre dans les célèbres Bardenas, avec cette fois-ci une préparation minutieuse pour essayer de sortir de « la voie parquée à touristes » (20km). Ce fut chose réussie, puisque j’ai traversé l’ensemble du désert en 100 km, en privilégiant le Sud du désert et plusieurs remontées pour atteindre les bords de plateaux qui l’entourent. La journée se termine par la piste tournicoteuse qu’on aperçoit en bas de la photo de parcours en bas à gauche, le long d’un contrefort boisé du du plateau de la « Bardena Negra ». Une piste de 25 km du type « spéciale piégeuse », qui nous mène vers un sanctuaire au sommet du promontoire, reconverti en hôtel idéal.
Jour#6: Sanctuario – Sariñena. 280km












On quitte un désert pour un autre, chargé d’histoire, le parc national des Monegros, haut lieu de la guerre civile espagnole dans cet espace naturel immense dont une chaine de montagne de faible altitude (La Sierra Alcubierre) sépare deux régions très arides au Nord Est et Sud Ouest, et sépare Saragosse de Huesca. On y trouve encore des traces du front, bunkers et tranchées (La Ruta Orwell). Mais avant d’atteindre ce haut lieu, il aura fallu quitter les Bardenas, par une piste qui part de la ville de Tauste pour 70 km à travers plateaux arides bardées d’éoliennes, et forêts de pins, puis une vingtaine de km de route pour rejoindre l’entrée du parc national des Monegros, aux environs de « San Jorge ». De là, c’est plus de 150 km de pistes navigant aux travers de paysages variés, de villages et fermes abandonnés, de vues sur la plaine de l’Ebre et Saragosse, et surtout, les fameux « Tozales« , au Nord Est du Parc National, formations rocheuses étonnantes, résultant d’un processus d’érosion de collines. Une des plus belles journées, malgré une chute sans conséquence, mais qui laisse des traces sur le mental (on s’en veut du moment d’inattention). Une journée longue en piste, qui alliait histoire, géologie, paysages et plaisir de pilotage, car les pistes sont très variées, de la plus technique à la plus rapide. Et quel plaisir de s’arrêter contempler ce que la nature nous offre.
Jour#7: Sariñena – La Fresnada. 230km












Journée « mi-spéciale, mi-liaison ». La journée de la veille a laissé des traces physiquement, aussi je décide de ne faire que la première partie en off-road (160km) pour rejoindre « La Fresnada », au Sud de la belle ville d’Alcaniz, par la route. On débute par les parties inexplorées des Monegros la veille, faute de temps. Je repère une piste qui remonte au sommet pour basculer sur le versant Sud. Elle a l’air technique et étroite, elle l’était en effet. Mais quelques mètres avant le sommet, un arbre couché bloque le passage, et je ne suis pas un bucheron canadien. L’occasion à nouveau de confirmer que parfois, contre intuitivement, une descente est plus difficile qu’un montée, j’ai pu le vérifier en rebroussant chemin, afin de trouver une alternative plus simple. Le reste de la journée, après quelques dernières déambulations aléatoires dans ce si bel endroit, à consister à descendre plein Sud rejoindre les rives de l’Ebre, par des pistes en forêts, où pour la première fois la température à dépasser les 30°, pour monter jusqu’à 38° sur les rives de ce grand fleuve de la péninsule ibérique. Arrivé à Caspe, accablé par le duo fatigue-chaleur, je décide de « foncer » par la route, toujours plein Sud, durant 70km, jusqu’à La Fresnada. Premier jour où je pose la moto relativement tôt, dans ce beau village à l’entrée du parc de « La Matarraña« , surnommée la « Toscane espagnole ». L’occasion de déambuler dans le village, pratiquer mon español imparfait avec les grands-mères du coin, adorables, et découvrir nourriture et vins locaux.
Jour#8: La Fresnada – Miravete de la Sierra. 255km













Moitié route, moitié off-road pour cette 8ième journée (et donc 3 à 4 fois plus de temps en selle en off-road – il était utile de préciser). On quitte « La Matarraña », pour le « Maestrazgo« , surnommé « El Vide » par les espagnols, en raison de sa densité de population. Entre les deux, au détour d’une épingle sur un sentier pas très loin de Calenda, ville de naissance de Luis Buñel, apparaît « El Convento Desierto Calenda« , un énorme édifice religieux à l’abandon, dont la coupole ne tient désormais plus, sans jeu de mot, que par l’opération du saint-esprit. Pas la moindre route bitumée à moins de 10km. Un VTTiste espagnol m’explique que « l’ayutamiento » (mairie) vient de l’acheter pour le restaurer. J’entre dans le Maestrazgo par le village de « Castellote », à partir duquel nous pénétrons dans des montagnes ciselées, faites de falaises, de canyons, de dentelles, et autres curiosités géologiques, en particulier la montagne « Organs de Montoro« , qui surplombe un canyon au travers duquel le « Rio Guadalope » tente de trouver sa place. Enthousiasmé par tant de beautés, je décide de m’attaquer à un des sommets par une piste empierrée bien raide. Pas de panique, à cet endroit, les montagnes du Maestrazgo culminent à …. 1200 m, mais je parviens à une falaise (Cabezo Cuerno sur Osmand) où 250m de vide se dressent devant moi, avec des petits monsieurs tout en bas semblant vouloir me rejoindre à l’aide de cordes. Je poursuis par une petite route au fond d’un canyon puis poursuis par une longue piste plus au Sud jusqu’au col de Villaroya, par des montagnes aux pentes plus douces, et pourtant atteignant les 2000m. Arrivé à Miravete de la Sierra, village entre 12 et 38 habitants selon les sources, l’aubergiste comprit vite mon envie de me restaurer, qu’elle su satisfaire à la perfection. Fouillant sur le web devant ma bouteille de vin et son regard en coin, je découvre cette petite histoire du village, à ne pas manquer. Je dors dans le presbytère, et je dors vraiment bien, avec le petit bruit du Rio Guadalope, calme, bien plus calme que lors de ses trajectoires chaotiques plus en aval rencontrées l’après-midi. Vous l’aurez compris, le Maestrazgo, « El Vide », m’a totalement comblé.
Jour#9: Miravete de la Sierra – Saragosse. 265km














Batteries bien rechargées (les miennes), on poursuit le lendemain l’exploration du Maestrazgo de Villaroya de los Pinares à Aliaga, par 30 km de pistes d’altitude profondément marquées par les orages, dans un environnement forestier, fait de terre blanche, de marches naturelles, de « roubines » (dunes grises rocheuses), mais aussi d’ornières de ravinement extrêmement profondes. C’est assez brutal pour une mise en jambe matinale, mais particulièrement intéressant au niveau du pilotage. Surtout quand la récompense se situe en bout de piste, sur des falaises surplombant les sources du « Rio Pitarque ». On poursuit vers le Nord en enchainant deux pistes de 15 km techniques. La deuxième, de « Torre de las Arcas » à « Obon », se verra décernée par votre serviteur un « prix spécial » du « lost in the middle of nowhere ». Un enchainement dans un paysage lunaire, caillouteux à souhait, sec, où l’on tente de dévaler un chemin en même temps que se forme devant nos yeux un impressionnant canyon au fond duquel des enchainements d’épingles finiront par nous mener. Grand souvenir. Grande Vigilance, et grands moments de contemplation (et moment de souffrance pour la moto). Un peu plus au Nord, autre moment fort en atteignant par une piste sur un plateau le village de « Alcaine ». Ce dernier est accroché à une falaise, au milieu de laquelle une sente monotrace en béton de 200m permet de descendre 60m de dénivelé pour s’offrir un passage à moto dans le lit asséché du « Rio Radon », entre deux impressionnantes falaises (voir photo). On poursuit par 70 km de pistes variées, entre plateaux et forêts, en découvrant cette étonnante curiosité géologique qu’est la « La Sima de San Pedro » vers « Oliete », un gouffre à ciel ouvert de plusieurs dizaines de mètres de profondeur. On parvient enfin sur de grands plateaux aride au Sud de Saragosse, où se trouve la ville de « Belchite« , entièrement détruite lors de la guerre d’Espagne, un haut lieu de la résistance républicaine, dont il faut garder le souvenir et la reconnaissance.
A ce stade là du voyage, il était prévu une redescente à l’Ouest de Teruel dans le Parc national de l’Alto Tajo, après avoir exploré l’Est (Maestrazgo). Une autre des plus belles régions montagneuses de l’Aragon, où né le Taje. S’en suit un moment de doute et de réflexion, à la Joe Strummer, planté à l’ombre d’un arbre : « Should I go to the South or to the North ». Je regarde l’état du pneu arrière, et je me regarde moi-même. Le premier n’en a plus que pour quelques centaines de kilomètres, et la pénurie actuelle en Europe de pneus à tétines pour gros trail est telle que la probabilité que j’en trouve un est faible (et m’obligerait certainement à descendre jusqu’à Madrid). Le second n’a rien perdu de son envie, mais doit reconnaître qu’il n’est déjà plus tout frais (même s’il ne suffirait que d’une journée de repos). Je décide donc de tirer tout droit pour 50 km vers le Nord par de longues lignes droite bitumées. Cela permet la réflexion pendant que la moto file, et de pester contre ces manufacturiers qui n’ont pas encore réussi à développer le pneu off-road permettant de tenir 6/7000km « sans repasser au stand » (et de me dire aussi que j’ai 8 mois pour trouver la solution optimale pour mon voyage dans le Sud Marocain en avril). Arrivé au centre de Saragosse, je m’offre le grand luxe de mon premier hôtel du voyage à plus de 40 euros, et un pulpo Galiega raffiné sur une petite place typique de la capitale de l’Aragon … Je fais un peu moins la gueule, je sais me consoler.
Jour#10. Saragosse – Labuerda. 355km











Intense réflexion pendant le petit dej pour préparer les traces des jours à venir, compte tenu que ma décision de la veille rendait caduque le reste des traces que j’avais produites. J’en prépare quelques-unes directement sur mon téléphone en mixant Google Earth (pour la nature des paysages) et Osmand pour le marquage. Je parviens à trouver mes propres traces au Nord Est de Saragosse pour retraverser les Monegros (et quelques pistes non explorées les jours précédents). Puis je décide de finir le voyage en utilisant les traces du TET (Trans European Trail), plateforme communautaire de partage de traces, pour la partie Pyrénées. Cela devrait me prendre 3 jours, et être gérable au niveau du pneu (moyennant quelques difficultés d’adhérence et de traction).
Je rejoins donc Villafranca de Ebro, pour aller jouer dans cette partie repérée sur Earth. Une trentaine de kilomètres de ride dans un paysage étonnant, composé de dunes de roches claires avec une végétation basse, le tout « tâcheté » de micro-parcelles d’exploitation agricole reliées les unes aux autres par des petits chemins « montagnes russes » très techniques et drôles pour le pilotage (voir les deux premières photos). Je retraverse les Monegros par une nouvelle piste et une explorée à l’aller, puis rejoins le Nord de Huesca par la route, non sans avoir fait une belle découverte pour le déjeuner, dans le village de Robres : un restaurant tourné autour de la collection de motos anciennes, elles-mêmes suspendues et noyées au milieu d’une vigne vierge.
On pénètre à nouveau dans la Sierra de Guara, cette fois par le Nord, en entamant une belle piste assez technique d’une vingtaine de kilomètre qui vous offre d’imprenables vues sur le « Salto de Roldan« , une autre des étonnantes formations rocheuses des Pyrénées espagnoles. Le reste du parcours du TET, jusqu’à Ainsa, est composé essentiellement de petites routes de montagne, et de trop peu de pistes à mon goût. Je faisais la même observation sur mes propres traces « Guara Sud ». La Sierra des Guara est excessivement protégée au niveau de l’accès aux pistes… Respectons cette protection.
Jour#11: Labuerda – La pobla de Segur. 220km







Je continue le lendemain sur les section 15 et 16 du TET-Spain, qui croisent mes propres traces du début de mon voyage, mais, par chance, ne se confondent pas. Cela me permet de découvrir de nouvelles pistes, et de nouveaux paysages. Pas surpris de croiser plus de monde, vu le succès de cette plateforme communautaire, même si pour moi le but était de ressentir l’isolement en pleine nature. Quelques baroudeurs allemands et anglais croisés. Pas de grandes difficultés dans cette journée moitié petites routes moitié pistes, et des premières hautes montagnes en fin de journée avec une belle piste entre Malpas et Sentis, jusqu’à 1600m, où les terres de la piste, de couleur rouge, viennent contraster avec les prairies bien vertes. On est loin de la blancheur des Bardenas ou d’autres régions de l’Aragon traversées.
Jour#12: La Pobla de Segur – Rabastens. 385km









Dernier jour. On poursuit sur la section 16 du TET, pour monter beaucoup plus haut, le long d’une longue piste de près de 50 km qui relie Espui à Escalo. Pendant près de 20km, on navigue en haute montagne entre 2000 et 2300m, sur des chemins de crête avec des vues splendides à la fois sur les sommets et les vallées, quelques cascades. Pas de difficultés particulières, juste éviter l’excès de contemplation en roulant, surtout que certaines portions de la piste en altitude peuvent inciter à quelques crises sur la poignée de gaz. Du pilotage, et de nombreux arrêts pour contempler, ne rien rater de cet écosystème montagnard. La descente sur Escalo, en grande partie dans la forêt est facile et plaisante. Mais là aussi, pas d’excès, c’est plus de 1200m de dénivelé d’un coup dans les cailloux et quelques ornières. Une attention particulière en fin de descente au très beau village d’Escart. On poursuit dans la vallée jusqu’au Val d’Aran, par une piste facile et joueuse, qui relie Alos d’Isil à Plan de Beret, durant une vingtaine de kilomètre dans ce haut lieu des Pyrénées. C’est magnifique, mais trop de monde, et je m’interroge sur le fait de donner l’accès à ce val aux véhicules motorisés. C’est un bal de 4×4 et SUV venus se salir quelques jours pour justifier l’achat. Seul endroit durant le voyage où quelques marcheurs semblaient mécontents de me croiser. Je suis pour la fin de l’accès à cette piste. A l’inverse, je retrouve cette sensation de haute montagne et d’isolement sur la piste qui relie Bagergue à Villamos puis Bossost, à la frontière française. La montée est assez technique par endroit, et la trace procure de belles sensations de pilotage pendant près d’une trentaine de kilomètres, avec un sommet à 2100m et, dans la descente, des vues imprenables sur le Pic d’Aneto, plus haut sommet des Pyrénées, qui conserve encore ses glaciers (jusqu’à quand ? …)
Nous voilà à la frontière Française, que l’on passe, pour 200km de lignes droites bitumées, marquant la fin du voyage.
Retour d’expérience
C’était mon premier voyage off-road (12 jours) avec un temps de selle off-road très largement supérieur à celui passé sur les routes. J’en retire une conclusion assez simple : on va beaucoup moins loin, mais on voit beaucoup plus beau. S’ajoutent à cela de belles sensations d’isolement, de retrait des tumultes. Et, pour ne rien gâcher, les sensations de pilotage, différentes des longs barouds routiers, sont extrêmement agréables. Une différence de taille : lors de mes longs voyages routiers, mon casque est le lieu de contemplation, réflexions, introspections. Là, en off-road, c’est la concentration sur le pilotage qui prime. Cela multiplie les arrêts pour contempler, et se nourrir de la beauté des paysages pour exercer nos introspections. Deux façons d’envisager le voyage à moto. Les deux ont leur propre charme.
L’Aragon ? Vue à travers un tel voyage, c’est une grande diversité des paysages, de la géologie, des reliefs, des couleurs, qui s’en dégage. Une très belle surprise, même si je connaissais déjà par mes voyages routiers. J’en retiendrais l’atmosphère des petits villages de la Matarraña et du Maestrazgo où je suis parvenu à trouver des hébergements, jusque dans des presbytères, retirés du monde et tellement accueillants.
La moto ? Une chute sans le moindre dégât, et la casse de deux protège-mains et d’un rétroviseur dans des sentiers étroits et boisés. Rien de grave donc. Même si je reconnais qu’il n’est peut-être pas raisonnable de mettre une moto de ce prix là dans de tels endroits. Oui, mais c’est un trail, ça va là, dans les caillasses, mais ça peut aussi vous amener manger de la feta aux pieds des Météores en quelques jours. Sur le plan de l’efficacité, la Triumph Rally Pro m’a agréablement surpris sur deux points : Sa capacité de traction sur le filet de gaz dans les montées très pentues et techniques sur les 2 premiers rapports. Un couple à bas régime très impressionnant, issue d’un calage des cylindres différents des autres Triumph. Vraiment impressionnant, surtout comparé à ma précédente BMW 800 GSA, qui n’était vraiment pas à ce niveau là d’efficacité. Une fourche Showa de 48mm, qui permet de sauver bien des situations de perdition par sa rigidité et sa cinétique. A l’inverse, deux caractéristiques me semblent devoir être revues. La cinétique de l’amortisseur arrière, qui semble limiter l’adhérence lorsqu’on roule avec des pneus un peu trop gonflés pour l’off-road, et un tableau de bord (tablette) insupportable sur les alertes « pression des pneus » et « modes de conduites » qui obligent chaque fois à manipuler des joysticks et détourner sa concentration de celle exercée sur le pilotage.
Me voilà désormais bien rodé pour aller plus loin, Atlas et Sud Atlas marocains en avril 2022. Les traces sont prêtes.
English version
Off-road trip in Aragon (Spain). August 2021
For this 2021 edition, the need to get off the road has been felt. After the cancellation in April of the trip to southern Morocco, for covid reasons, I quickly made my own GPX tracks during the spring in the Aragonese region, known for its landscapes, its geological curiosities, its deserts, its anbandoned villages, and its still visible traces of the civil war. Originally, the trip was nearly 5000km of off-road. In fact, it was shortened because I was too optimistic, and for me, and for the health of the tire. Halfway through, I made the decision to shorten because I started to be tired, and the condition of my rear tire did not allow me to reasonably consider the entire route. The western part of Teruel, south of Aragon, a mountainous region from which emerge the sources of the Taje River, then the desert landscapes around Catalayud and the Basque Country, have been reconsidered … To be kept for once next.
It is therefore 3000km in Aragon (+400 of roads in France AR) that were traveled, 70% excluding asphalt roads (red traces on the general map), the passages by some roads (blue traces) being linked to prohibitions on off-road passages that I respected, or the need for faster connections between sites of interest, and which led me to revise the trail along the way.
Compared to the long road trips made in the past, the differences in preparation are noticeable and should not be neglected. A minimum of technical capabilities in off-road riding is necessary (mine were limited to enduro practice fifteen years ago – it can be useful, even in big trail). Suitable tires (Bridgestone AX41 for me), a tubeless reparation kit and a mini-compressor, soft and narrow luggages (some passages would have been impractical with the aluminum cases that I generally use), water (3 liters at each daily departure), an « offline » GPS app (I chose Osmand for my navigation. Free version possible, but let prefer the version fee, € 7.99 / year, in particular for contour lines at 10m which allow difficulties to be assessed). Some body protection (I protected knees and elbows), and enduro boots, essential even without falls (I chose the Alpinastars Belize, less tall and easier to put on and take off, for breaks, swimming, and walks in the mountains ). Physical preparation as well. For off-road novices, off-road travel is practiced standing on the motorcycle, with a lot of work of the legs, pelvis and shoulders, without which we would not take any pleasure on the one hand, and on the other hand the mastery of the motorcycle (in ruts, steps and other steep slopes) would not be guaranteed. Despite my physical condition close to a Maradona at the end of his life, a few daily weight training sessions during the two months preceding the trip allowed me not to come out too badly, even if I had some difficult moments in extreme sequences on certain days. Finally, you have to master some rudiments, like always looking far ahead, and know the technics of lifting a motorcycle (a motorcycle on the ground rises in the back). I only experienced one fall … 250 kilos to pick up, it can’t be improvised.
A few words on the interest of Aragon for an off-road motorcycle trip. Aragon is a vast region stretching from Aneto in the North to the North of Valencia in the South. To summarize in an extreme way, the Region presents three major landscape and geological interests, which constitute three distinct « layers » separated from North to South by plains and major axes. 1. The Spanish Pyrenees part, north of a Huesca – Lérida axis, with the Sierra de Guara, La Noguera, Ordesa, … which present landscapes and geological curiosities of the greatest interest, such as its canyons, its rocky bars red (Mallos de Riglos, Salto de Roldan, …). 2. To the south of this axis of the Huesca – Lérida plain, an intermediate part of arid deserts and pine forests of medium mountains, which extends from the Bardenas desert to the Monegros desert. Few prohibitions, and the possibility of traveling thousands of kilometers off-road with majestic views of the Pyrenees, especially at the end of the day or in the morning, after or before the heat mists. These natural curiosities that are the « tozales », these abandoned villages, these vestiges of the Spanish Civil War (trenches, refuges), … 3. Finally, to the south of the Tudela – Caspe axis, passing through Zaragoza, ie the Ebro River trajectory joining the Mediterranean coasts, lesser-known mountain landscapes, and in my opinion much more beautiful and conducive to escape. Nicknamed « El Vide » (The empty area) by the Spanish people because of the very low population density, the whole Maestrazgo region, in the North-East of Teruel, will have been for me the part of the trip which is the most dense in sensations of escape, beauties in landscapes, and riding experience.
Finally, I hear people say » It is not very green-friendly at all ! « . Indeed, going to put a motorbike in these deserted places, isn’t it destroying a part of this nature? Mitigated response. Yes, any motor vehicle leaves a carbon footprint and in this sense I produced my tons of CO² for my egoist pleasure. But have I produced as many as those that remained tanked in highway traffic jams? As much as those who slammed their € 70 into RyanAir tickets? Have I degraded the ecosystem? Answer: Clearly no! I drive alone, in dry weather, not participating in the diversions of natural gully zones. All with a silent motorcycle. I spoke with a few mountain shepherds and farmers. Everyone was happy to see the interest I took in their activity and the beauty of their landscapes; and each recognized that reasoned passages in their path were a condition of their maintenance. So, yes, switching to fifty motorcycles (worse, 4x4s) in wet conditions produces a real massacre. A fine example of « tragedy of the commons« . This is also the fear I have when I see the success of a yet exceptional website – the TET (Trans European Trail) – or even Wikiloc – community track-sharing sites, which can lead to overexploitation of paths, harmful to the ecosystems crossed. I was able to realize this by going through a few traces of TET. In short, this is one of the reasons why I would only share my tracks with a limited number of people whose sensitivity to these issues has been proven.
But I digress, let’s come to the illustrated description of the trip (pics are in the French version above, with maps), day after day, otherwise, I’ll start discussing the « croquetas », the « codornices », « the » padrones « , the » pulpos galliaga « , and the fact that Spain is appreciated above all by the fact that the Spanish put beer mugs in a freezer before filling and serving them.
Day#1: Rabastens – La Puebla de Segur. 350km.
A first day mainly by road, without interest, even disinterest (Andorra), to reach Spain, between Aragon and Catalonia, before ending the day with a 70km off-road warm-up, from Coll de Nargo to La Puebla de Segur. A mid-mountain track without particular technical difficulties, and which gives a taste of the landscapes and other geological curiosities that will follow. Happy to rediscover the pleasure of piloting big trail off-road. Concentration, photo stop, and little gliding pleasures when the terrain lends itself. Also happy to find in the evening this atmosphere so typical of Spanish village squares.
Day#2: La Puebla de Segur – Balaguer. 220km
A day marked out almost entirely in off-road, but a number of prohibitions on passage have reduced the tracks used to around 120km. Anyway, the small roads were also beautiful. At the start, a first track goes up to the « Serra del Castellet ». At first easy, it becomes more and more technical, to finish on a narrow ridge path at 1800m, covered in thick fog. Simply sumptuous (each too short break in the sun). First difficulty to reach the summit: a steep drop in a scree for 200/300 meters to cross. It must have taken me about twenty minutes, on or next to the bike, and above all to teach me to appreciate the difficulties with regard to the elevation curves on my navigation application. In the descent, the continuation of the track to join « El Pont d’Oritt » is not authorized, which obliges me to go back down in the valley of departure, by another easier track and a part of road to join the natural parc of La Noguera. Here too, the track giving access to the cliff which overhangs the park is not authorized, but a pretty narrow road makes it possible to reach it. At the top, majestic view and possibility to ride on a cliff edge track for 5 / 6km. Sensations guaranteed (and vigilance required). The rest of the day will have been devoted to easier trails in the park, to the discovery of abandoned chapels and a swim in Caneles lake. A big thunderstorm at the end of the day leads me to cut short and reach, soaked, the town of Balaguer, to the South East of the Park.
Day#3: Balaguer – Ainsa. 280km
The weather has become nicer than the day before, and it’s a big off-road day ahead (more than 3/4 of the day), this time relatively unconstrained by the bans. It is rather me who will rest a little more on the asphalt from time to time compared to the initially planned (and too ambitious) tracks. On the program, all the ascent of the left part of the lake of the park of Noguera, with its abandoned villages and / or destroyed ones during the civil war (Finestras, Fet, …), an overhang of this incredible geological curiosity that the Spaniards nickname « La Muralla China de Huesca« . In all in this morning, 70km of tracks and paths, for certain very technical. I keep in mind the 1km descent at 25% in a narrow scree on the edge of the ravine to descend to « El Puente de Penavera ». I had seen the difficulty on my app, but I tried … a foothold, sheepish and modest when facing the elements.
To end the day, further north up towards « Pont de Suert » partly by road and partly technical, wooded trail that connects « Oritt and » Pallerol « . From there, one of the best tracks used during of the journey, of 30km, which connects the hamlet of « Espés » to the small town of « Castejon de Sos », at the foot of the climb to Bénasque. A very steep and technical track in the woods (ravine rut, hairpins, steps ), which leads to a small flowered high plateau , and a gentler descent, very fun in piloting (crossings of fords in particular). We end with the climb to the Col de Plan, at more than 2000m, by a known track, and easier both uphill and downhill. We end by joining « Ainsa » by the valley of « Rio Cinca »
Day#4: Ainsa – Ayerbe. 275km
Departure to the « Sierra de Guara », the Mecca of canyoning in Europe. As I expected, and this is normal, a lot of bans, and less tracks than the spotted tracks (not shown in this post). Nevertheless, the first 30 kilometers of tracks starting from the intermediate dam of Ainsa Lake are a huge consolation prize, both the driving pleasure and the beauty of the landscapes were at the highest level. Just like the twenty kilometers further west, to reach the top of the majestic « Lake Vadiello », surrounded by these famous « Mallos », which are vertical rocky conglomerates that exceed 200m in height (I admit having braved a 2km ban … just for the pics). I join « Arguis » to start another of the most impressive tracks of the trip, of nearly 50km, which joins other « Mallos », those of « Las Peñas de Riglos » (explored the next morning, due to a better anticipated brightness). This track, which is borrowed by crossing a small narrow dam (need to remove the suitcases if you have any, it is really very narrow – the passage of the handlebars), stretches all along the high massif at the south of Jacca, and offers magnificent views over the entire Huesca valley, 600m of vertical drop below. The climb is extremely technical and narrow, easier later. Going down towards the « Mallos », at the exit of a pin, in front of you, you discover a monastery built in a cliff: « El Ermita de la Virgen de la Peña« , and further still, « El Castillo de Loarre « , which dominates the valley of Huesca.
Day#5: Ayerbe – Sanctuario de Sancho Abarca. 270km
The first day entirely off-road, still in the middle of nowhere after leaving the « Peñas de Riglos » and the spots postponed until the next day due to the quality of the natural light. Early in the morning, therefore, I go back to the heights to explore « El Castillo de Loarre » and the « Mallos », the latter from the top of the « Mirador de Los Buitres », which is accessed by a long track (where some black traces on the rock show that some cars would have done better not to venture there). 4g connected, my phone tells me that the highest one (the one on the left) is 300m high. I realized 3 days later, when much further south in Aragon, I saw it from the top of a plateau, Zaragoza and Huesca separating us. I join Ayerbe and go for 240km of non-stop tracks, with only a few tapas (and cañas) breaks in the few villages I cross (in Spain, the smallest village has one or two bars). The first 100 kilometers before reaching the Bardenas are pure happiness: paths in the woods, mini canyons, fesh-fesh (basins of fine dust), and even a few « jumps » … I was 20 years old, and a little bit crazy. A surprise: in the middle of the desert, I see columns. I was in the vestiges of temples and Roman baths …. in Aragon. These are « Los Bañeles » and « l’Ermita de Nuestra Señora de Los Bañeles« , currently being excavated and safeguarded.
I enter the famous Bardenas, this time with meticulous preparation to try to get out of the « tourist lane » (20km). It was successful, since I crossed the entire desert in 100 km, favoring the south of the desert and several lifts to reach the edges of the surrounding plateaus. The day ends with the spinning track that can be seen at the bottom left of tje map, along a wooded buttress of the « Bardena Negra » plateau. A 25 km track as a special of raaly, which leads us to a sanctuary at the top of the promontory, converted into a very well located modest and cheap hotel.
Day#6: Sanctuario – Sariñena. 280km
We leave one desert for another, steeped in history, the Monegros National Park, high place of the Spanish Civil War in this immense natural space of which a low-altitude mountain range (La Sierra Alcubierre) separates two very arid regions in the North East and South West, and separates Zaragoza from Huesca. There are still traces of the front, bunkers and trenches (La Ruta Orwell). But before reaching this high place, it will have been necessary to leave the Bardenas, by a track which leaves the city of Tauste for 70 km through arid plateaus with wind turbines, and pine forests, then about twenty km of road to reach the entrance to the Monegros National Park, near « San Jorge ». From there, it is more than 150 km of tracks navigating through varied landscapes, abandoned villages and farms, views over the Ebro plain and Zaragoza, and above all, the famous « Tozales« , in the North East of National Park, amazing rock formations, resulting from a process of erosion of hills. One of the most beautiful days, despite a fall without consequence, but which leaves traces on the mind (we blame ourselves for the moment of inattention). A long day on the track, which combined history, geology, landscapes and driving pleasure, because the tracks were very varied, from the most technical to the fastest. And what a pleasure to stop and contemplate what nature offers us.
Day#7: Sariñena – La Fresnada. 230km
The day before left physical traces, so I decided to do only the first part in off-road (160km) to reach « La Fresnada », south of the beautiful town of Alcaniz, by road. We start with the unexplored parts of the Monegros the day before, due to lack of time. I spot a track that goes back to the top to switch to the southern slope. It looks technical and tight, indeed it was. But a few meters before the summit, a fallen tree blocks the passage, and I am not a Canadian lumberjack. The opportunity once again to confirm that sometimes, against intuitively, a descent is more difficult than a climb, I was able to verify it by turning back, in order to find a simpler alternative. The rest of the day, after a few last random wanderings in this beautiful place, to go south to reach the shores of the Ebro river, by tracks in forests, where for the first time the temperature to exceed 30 °, to climb up to 38 ° on the shores of this great river in the Iberian Peninsula. Arrived in Caspe, overwhelmed by the fatigue-heat duo, I decide to « rush » by road, always due south, for 70km, to La Fresnada. First day when I put the bike relatively early, in this beautiful village at the entrance to the park of « La Matarraña« , nicknamed « Spanish Tuscany ». The opportunity to stroll through the village, practice my imperfect español with the adorable local grandmothers, and discover local food and wines.
Day#8: La Fresnada – Miravete de la Sierra. 255km
Half road, half off-road for this 8th day (and therefore 3 to 4 times more time in the saddle in off-road – it was useful to specify). We leave « La Matarraña » for the « Maestrazgo« , nicknamed « El Vide » by the Spaniards, because of its population density. Between the two, at the bend of a pin on a path not far from Calenda, birthplace of Luis Buñel, appears « El Convento Desierto Calenda« , an enormous abandoned religious building, whose dome no longer holds only by the operation of the holy spirit. Not the slightest asphalt road within 10km. A Spanish mountain biker explains to me that the « ayutamiento » (town hall) has just bought it to restore it. I enter the Maestrazgo through the village of « Castellote », from which we enter chiseled mountains, made of cliffs, canyons, laces, and other geological curiosities, in particular the mountain « Organs de Montoro« , which overlooks a canyon through which the « Rio Guadalope » tries to find its place. Enthused by so many beauties, I decide to tackle one of the summits by a very steep stony track. Do not panic, at this place, the mountains of Maestrazgo culminate at … 1200 m, but I reach a cliff (named Cabezo Cuerno on Osmand) where 250m of emptiness stand in front of me, with little men at the bottom who seem to want to reach me using ropes. I continue by a small road at the bottom of a canyon then continue by a long track further south to the Villaroya pass, through mountains with gentler slopes, yet reaching 2000m. Arrived in Miravete de la Sierra, a village between 12 and 38 inhabitants according to the web sources, the innkeeper quickly understood my desire to eat, which she satisfied with perfection. Searching the web in front of my bottle of wine and his sidelong glance, I discovered this little story of the village, not to be missed. I sleep in the presbytery, and I sleep really well, with the little noise of the Rio Guadalope, calm, much calmer than during its chaotic trajectories further downstream encountered in the afternoon. You will understand, the Maestrazgo, « El Vide », totally filled me.
Day#9: Miravete de la Sierra – Saragoza. 265km
Batteries being well recharged (mine), the next day we continue the exploration of the Maestrazgo de Villaroya de los Pinares in Aliaga, by 30 km of altitude tracks deeply marked by thunderstorms, in a forest environment, made of white earth, of natural steps, « roubines » (rocky gray dunes), but also extremely deep gully ruts. It’s pretty brutal for a morning warm-up, but particularly interesting in terms of riding. Especially when the reward is at the end of the track, on cliffs overlooking the sources of the « Rio Pitarque ». We continue north by linking two 15 km technical tracks. The second, from « Torre de las Arcas » to « Obon », will be awarded by your servant a « special prize » for « lost in the middle of nowhere ». A sequence in a lunar landscape, stony at will, dry, where we try to hurtle down a path at the same time as an impressive canyon forms before our eyes to the bottom of which chains of pins will lead us. Great memory. Great vigilance, and great moments of contemplation (and a moment of suffering for the motorcycle). A little further north, another highlight when you reach the village of « Alcaine » via a track on a plateau. The latter is hung on a cliff, in the middle of which a single-track path of 200m allows you to descend 60m of vertical drop to afford a passage by motorbike in the dry bed of the « Rio Radon », between two impressive cliffs (see phot ). We continue by 70 km of varied tracks, between plateaus and forests, discovering this astonishing geological curiosity that is « La Sima de San Pedro » towards « Oliete », an open pit several tens of meters deep. We finally arrive on large arid plateaus south of Zaragoza, where the city of « Belchite » is located, completely destroyed during the Spanish Civil War. A high place of the republican resistance, of which we must keep the memory and the recognition
At this stage of the trip, it was planned a descent to the west of Teruel in the Alto Tajo National Park, after having explored the east (Maestrazgo). Another of the most beautiful mountainous regions of Aragon, where the Taje finds its source. A moment of doubt and reflection follows, à la Joe Strummer, planted in the shade of a tree: « Should I go to the South or to the North ». I look at the condition of the rear tire, and I look at myself. The former only has a few hundred kilometers left, and the current shortage of bigtrail nipple tires in Europe is such that the likelihood of finding one is low (and would certainly force me to join Madrid). The second has lost none of his desire, but must acknowledge that he is no longer fresh (even if one day of rest can be sufficient to recover). I therefore decide to pull straight for 50 km to the North by long straight asphalted lines. This allows for reflection while the bike is spinning, and to protest against these manufacturers who have not yet succeeded in developing the off-road tire making it possible to hold 6 / 7000km « without returning to the pits » (and also to tell me that I I have 8 months to find the optimal solution for my trip to southern Morocco in April). Arrived in the center of Zaragoza, I treat myself to the great luxury of my first hotel of the trip at more than 40 euros, and a refined pulpo Galiega in a small typical square of the capital of Aragon … I feel better now, I know how to console myself.
Day#10: Saragoza – Labuerda. 355km
Intense reflection during breakfast to prepare the tracks for the days to come, given that my decision the day before nullified the rest of the tracks I had produced earlier. I prepare some directly on my phone by mixing Google Earth (for the nature of the landscapes) and Osmand for the marking. I manage to find my own tracks in the North East of Zaragoza to cross the Monegros again (and some tracks not explored the previous days). Then I decide to finish the trip using the tracks of the TET (Trans European Trail), a community platform for sharing off-raod lines, for the Pyrenees part. It should take me 3 days, and be manageable at the tire level (with some grip and traction difficulties).
So I join Villafranca de Ebro, to go play in this part spotted on Earth. About thirty kilometers of ride in an astonishing landscape, composed of dunes of white rocks with low vegetation, the whole « speckled » with micro-plots of agricultural exploitation linked to each other by small very technical « roller coaster » paths and funny for piloting (see the first two photos). I cross the Monegros again by a new track and one explored on the outward journey, then join the North of Huesca by road, not without having made a nice discovery for lunch, in the village of Robres: a restaurant centered around a collection of old motorcycles, themselves suspended and drowned in the middle of a virgin creeper.
We enter the Sierra de Guara again, this time from the north, starting a beautiful, fairly technical track of about twenty kilometers which offers you amizing views on the « Salto de Roldan« , another astonishing rock formations of the Spanish Pyrenees. The rest of the TET route, up to Ainsa, is mainly made up of small mountain roads, and too few tracks in my point of view. I made the same observation on my own « Guara Sud » tracks. The Sierra des Guara is excessively protected in terms of access … Let us respect this protection.
Day#11: Labuerda – La Pobla de Segur. 220km
I continue the next day on sections 15 and 16 of TET-Spain, which cross my own traces of the beginning of my trip, but, luckily, do not merge. This allows me to discover new tracks, and new landscapes. Not surprised to meet more people, given the success of this community platform, even if for me the goal was to feel the isolation in the middle of nature. A few German and English riders crossed. No great difficulties in this day, half small roads half tracks, and the first high mountains at the end of the day with a beautiful track between Malpas and Sentis, up to 1600m, where the land of the track, red in color, contrasts with the very green meadows. We are far from the whiteness of the Bardenas or other regions of Aragon we ride on the days before.
Day#12: La Pobla de Segur – Rabastens. 385km
Last day. We continue on section 16 of the TET, to climb much higher, along a long track of nearly 50 km which connects Espui to Escalo. For nearly 20km, we navigate in the high mountains between 2000 and 2300m, on crest paths with splendid views of both the summits and the valleys, some waterfalls. No particular difficulties, just avoid excessive contemplation while driving, especially since certain portions of the track at altitude can lead to a few crises on the throttle. Piloting, and many stops to contemplate, not to miss anything of this mountain ecosystem. The descent to Escalo, largely in the forest, is easy and pleasant. But there too, no excess, it is more than 1200m of vertical drop suddenly in the stones and some ruts. Special attention at the end of the descent to the beautiful village of Escart. We continue in the valley to the Val d’Aran, by an easy and playful track, which connects Alos d’Isil to Plan de Beret, for about twenty kilometers in this well-known areaof the Pyrenees. It’s beautiful, but too many people, and I wonder about giving access to this valley to motorized vehicles. There is a concentration of 4×4 and SUV that came to get dirty for a few days to justify their purchase. Only place during the trip where some walkers seemed unhappy to meet me. I am for the end of access to this part for vehicles. Conversely, I find this feeling of high mountains and isolation on the track which connects Bagergue to Villamos then Bossost, to the French border. The climb is quite technical in some parts, and the track provides great riding sensations for nearly thirty kilometers, with a summit at 2100m and. In the descent, impressive views of the Pic d’Aneto, the highest peak of the Pyrenees, which still retains its glaciers (until when? …).
Experience feedbacks to conclude
It was my first off-road trip (12 days) with an off-road saddle time much greater than that spent on the roads. I draw a fairly simple conclusion: we go much less far, but we see much more beautiful landscapes and natural spots. Added to this, great feelings of isolation, withdrawal from the tumults. And, not to spoil anything, the driving sensations, different from long road blasts, are extremely pleasant. A major difference: during my long road trips, my helmet is the place of contemplation, reflections, introspections. There, in off-road, it is the concentration on piloting that takes precedence. This multiplies the stops to contemplate, and feed on the beauty of the landscapes to exercise our introspection. Two ways to consider motorcycle travel. Both have their own charm.
Aragon? Seen through such a journey, it is a great diversity of landscapes, geology, reliefs, colors, which emerges. A very nice surprise, although I already knew from my road trips. I would retain the atmosphere of the small villages of Matarraña and Maestrazgo where I managed to find accommodation, even in presbytaries, withdrawn from the world and so welcoming.
The motorbike ? A fall without damage, and the breakage of two hand guards and a mirror in narrow and wooded paths. Nothing serious then. Although I admit that it may not be reasonable to put a motorcycle of this price there in such places. Yes, but it’s a trail, it goes there, in the stones, but it can also lead you to eat feta at the feet of Meteora in Greece in a few days. In terms of efficiency, the Triumph Rally Pro pleasantly surprised me on two points: Its traction capacity in very steep and technical climbs on the first 2 gears. Very impressive low-end torque, resulting from cylinder timing different from other Triumphs. Really impressive, especially compared to my previous BMW 800 GSA, which was really not at this level of efficiency. A 48mm Showa fork, which saves many situations of perdition due to its rigidity and kinetics. Conversely, two characteristics seem to me to be re-considered. The kinetics of the rear shock absorber, which seems to limit grip when driving with tires a little too inflated for off-road, and an unbearable dashboard (tablet) on « tire pressure » and « driving modes »alerts which require each time to manipulate joysticks and divert one’s concentration from that exerted on piloting.
Here I am now well trained to go further, Moroccan Atlas and South Atlas in April 2022. The GPX lines are ready yet